Quand on est proche de quelqu’un qui a décidé de faire une transition de genre
- Franck Saintrapt
- 11 avr.
- 1 min de lecture

Il m’est arrivé plusieurs fois ces dernières années d’accueillir en séance un parent ou un proche de quelqu’un qui a décidé de faire une transition de genre.
C'est un moment qui peut s’avérer pour certaines personnes insupportable, parfois même insurmontable, face à la difficulté de consentir à la fois à la perte de l’être que l’on aimait sous ses traits habituels, avec son prénom, son repérage dans l’ordre de la sexuation habituels, et de devoir l’accueillir sous de nouveaux attributs.
Est-ce un autre? Est-ce toujours la même personne? Le parent, le frère, la sœur, ou encore l’ami(e) peuvent ne pas s’y retrouver jusqu’à un sentiment total de vacillement de leur histoire.
Le travail d’accompagnement par une écoute sans coupure, sans jugement - qui plus est sans aucune intrusion polémique surtout - permet au sujet meurtri et “déboussolé” de traverser cette épreuve, et de tisser un maillage imaginaire pour accueillir cet “autre prochain”.
Les sentiments éprouvés peuvent être pris dans une ambivalence très forte, avec des étapes successives qui rappellent celles d’un travail de deuil.
La perplexité, la tristesse, la colère, la haine et le rejet, peuvent se succéder voire s’entremêler au cours d’une même séance.
Toutes les opérations de transition ne touchent pas les mêmes attributs, les mêmes parties du corps.
Le bouleversement vécu par le proche sera lié à la perte et à la transformation du trait chez l’autre auquel il s’était plus particulièrement attaché: le changement de la voix par exemple, en est un exemple des plus sensibles.
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